Le hameau de Blaizac, sur la commune d'Ajoux, étend ses vieilles pierres sur une crête du plateau du Coiron, langue basaltique rattachée au Massif Central, près de la ville de Privas. La plus petite préfecture de France, avec ses 9 628 habitants, avec son édifice municipal très "cathédrale républicaine",
était désertée, en cet automne 2010. Nos amis, Bernard et Isabelle, avait loué un gîte dans le hameau de Blaizac, au coeur de la forêt ardéchoise et des châtaigniers. Le département de l'Ardèche produit 1/4 de la production française de châtaignes, et j'ai rarement vu autant de "castanea" de ma vie, jonchant les chemins de traverse, et nourrissant les chèvres et les sangliers,
ce n'est pas pour rien que le châtaignier était surnommé "arbre à saucisses", puisque son fruit servait à nourrir nos amis les cochons !
Notre hameau de villégiature, n'est habité que par trois familles, dont un couple de parisiens ancien soixantehuitard, venu habité le coin, au début des années 70, pour fuir la société de consommation.
Un très beau gîte nous servait de masure, juste à côté d'une bergerie dans laquelle s'ébattait de jolies biquettes,
au regard curieux !
Montagne moyenne, avec de beaux mamelons couverts de forêts,
la région se prête à des ballades dans une nature immaculée, désertée par les hommes, partis vers un horizon plus citadin. Des petits chemins de traverse serpentent, au milieu des châtaigniers, avec un sol moussu jonché de châtaignes et de bogues,
innombrables fruits défendus !
De douces prairies bien charnues sont parcourues par de rustiques chevaux,
qui, la crinière au vent, viennent chercher quelques caresses,
et un peu de chaleur humaine !
Tiens, voilà un blanc qui se ramène, superbe bête !
Nous dévallons le sillon, en direction du "rocher d'Ajoux",
dans un silence venteux.
Un vieux pont de pierre, mangé par la mousse, traverse la rivière l'Auzène,
paisible cours d'eau entrecoupé de barrages de fortune,
édifiés avec des roches ...glissantes !
Gaïa retrouve son instinct de fox-terrier et joue à l'autruche,
sous le regard bienveillant de Maître Bernard !
Nous voici arrivés sur l'autre versant, accueillis par quelques toutous curieux,
qui font des fêtes à Eulalia,
et à Isabelle,
alors que Bernard se la joue vieux sage rêvassant à l'horizon,
profitant des couleurs de l'automne.
Retour au gîte, par le même chemin, croisant quelques locaux qui ont fait le plein de châtaigne,
longeant la maison d'une guérisseuse,
avant d'arriver à destination, où un matou rebelle nous attend !
Nous allons visiter la bergerie voisine, avec des biquettes qui vaquent dans un pré,
et qui viennent nous saluer,
curieuse à souhait !
Une petite, plus intrépide, par la bonne herbe attirée, c'est malheureusement coincée !
Soutenue par Gaïa, solidarité animal oblige, nous essayons de la tirer de ce mauvais pas !
Le crépuscule se pointe,
clôturant cette belle journée par des nuages de feu !
Bye bye, les biquettes !