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Notre périple jurassien passait par Longchaumois, commune proche de la capitale de la pipe de bruyère, Saint-Claude, gros bourg de 12 000 habitants s'inscrivant dans une combe, entouré de sommets sylvestres et couvert par un brumeux chapeau.



 Vision onirique qui s'estompe vite au contact de la cité frappée de plein fouet par les affres de la mondialisation. Des dizaines de fabriques de pipes qui produisirent jusqu'à 30 millions d'unités par an, il ne reste plus que deux artisans pipiers, dont un jeune saint-claudien qui a repris la maison Lacroix, pour perpétuer le savoir-faire multi-séculaire de ses ancêtres. L'âge d'or de la pipe de bruyère n'est donc qu'un lointain souvenir, même si l'image de Saint-Claude reste encore liée au fumant ustensile.


Quant à la profession de lapidaire, qui fut l'orgueil du savoir-faire jurassien et saint-claudien, elle reste, elle aussi, un lointain souvenir.





 La cité jurassienne s'était alors brillamment tournée vers l'industrie automobile en collationnant quelques gros sous-traitants de l'industrie automobile, comme Manzoni et ses centaines salariés, mais les délocalisations et la crise mondiale aidant, le secteur automobile est devenu lui aussi sinistré, impactant le tissu socio-économique de la provinciale cité. Locaux commerciaux vides se multiplient dans les rues aux façades défraîchies, anciennes maisons bourgeoises qui se fânent, immeubles à vendre, Saint-Claude, comme beaucoup de gros bourgs industrieux de l'arc alpin français, se meurt à petit feu. Morez, à une trentaine de kilomètres, qui ouvrait la vallée de la lunette, subit le même sort, la fabrication de binocles s'étant transplantée dans l'Empire du Milieu.

Il reste, heureusement, un patrimoine naturel féérique, avec ces eaux qui ruissellent de partout, empruntant des cataractes amazoniennes, comme aux irréelles Gorges de l'Abîme



et ses arbres moussus, ou des cascades tombraideriennes des gorges de Flumen,





ici le Chapeau de gendarme, là, la cascade du hérisson qui de ses 35 mètres mime celle d'Iguaçu.



Pays des lacs qui de Vouglans à Chalain opèrent une symétrie iréelle avec le ciel moutonneux, s'irisant de couleurs arc-en-cielles.

 Le Jura après être une histoire de pipes reste bien une histoire d'O !

Mais au-dessus de Saint-Claude, vers la frontière suisse, la veuve pas très joyeuse laisse la place à une jouvencelle au regard lumineux. Les majestueuses forêts d'hêtres et d'épicéas se déploient dans un concerto en vert majeur, berçant des prés fleuris où paissent de paisibles bovidés.



Ici est le pays du Comté, fromage à pâte molle qui fut pendant longtemps la base de l'alimentation de contrées verdoyantes, la meule de fromage n'étant qu'un moyen astucieux pour stocker du lait pendant les longs mois d'hiver.




Vers les Rousses, dernier rempart vers la riche Suisse, un fort militaire, le deuxième plus grand de France, héberge désormais, en guise de fantassins, des milliers de meules de Comté qui mûrissent dans les sous-terrains voûtés de l'ancienne forteresse, s'affinant dans le silence des galeries muettes,



surplombées par de doux mamelons sylvestres qui font la joie des skieurs, l'hiver.

Le relief, tout en douceur, est propice à la randonnée, avec ses courbes verdoyantes cerclées de forêts impénétrables,



avec quelques montbéliardes curieuses,



et des insectes volants au charme vénéneux.



Et voilà le chemin de la Sambine fini et un beau périple jurassien terminé, même Isis a apprécié !



Avant de partir, testez vos connaissances sur le Jura en répondant à ce Quizz.
Tag(s) : #FRANCHE-COMTE
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