Les calanques de Marseille vont être estampillées "parc national" en 2010, ce qui va permettre de protéger un écosystème, entre la cité phocéenne et
Cassis, unique au monde. Il aura fallu près de 80 ans pour en arriver à ce classement, puisque la première prise de conscience par rapport à la fragilité du site remonte en 1923, avec la
création d'un Comité de défense des calanques.
Au départ de la cité universitaire de Luminy, campus construit en pleine nature, dans le maquis méditerrannéen,
un chemin nous amène jusqu'au Mont Puget, géant des calanques, avec ses 563 mètres, qui ouvre sur la descente
prodigieuse.
Descente par un sentier pierreux, qui serpentent dans la roche calcaire, pour ouvrir sur la Belle Bleue,
solaire promesse, qui me fit penser à l'été à Tipasa d'Albert Camus. Au loin, on aperçoit le
Torpilleur, véritable barre rocheuse qui sépare la calanque de Sugiton en deux, aéroport pour
mouettes !
Ce bleu azuréen qui répond à ce blanc immaculé, parsemé d'une chevelure verte, irise le paysage d'une riche chromatique sans pareille.

Sur ce sol calcaire rocailleux, la nature profite des moindres interstices pour déployer ses atours, qui se résument à des pins étiques, ici trois frères qui surplombent le liquide lapis-lazulien.
Quelques criques se lovent dans la falaise déchiquetée, celle-ci face au Torpilleur,

celle-là, gardée par une singulière sentinelle, regardant vers Cassis.
De Sugiton la sauvage, nous voilà partis vers Morgiou, la civilisée, laissant le navire rocheux à sa paisible villégiature marine ! Une marche calcaire vers cette entaille dans les entrailles de la falaise,
qui se termine par un petit port de pêche, surplombé par quelques vieilles bicoques défraîchies par le sel marin.
Curieux hameau, à 5 minutes de la cité phocéenne, que l'on croit perdu sur une île lointaine, hors du monde, habité par quelques retraités qui vivent dans ce sanctuaire si proche de la civilisation ! Un bar-restaurant, Le Nautic, Christine, une barque bien terrienne,

et un matou dépenaillé, peu inquiet par notre humaine démarche.

Une petite visite virtuelle, de Sugiton à Morgiou, nature immaculée si proche de la cité, petit paradis phocéen, promesse d'un paradis pas si lointain.
Finissons avec The Stranglers, Always the Sun !