
Le lac Léman, plus grand lac d'Europe occidentale s'étend entre la France et
la Suisse. Du Jura, nous étions passés par le col de la Faucille pour redescendre vers
Nyon, cité lacustre fondée par les romains, 50 ans avant J.C, contrée sauvage habitée par les Séquanes.
Charmante petite ville, avec son château de blanc vêtu qui toise le centre-ville en offrant un paisible panorama sur le Léman.
Quelques vieilles fontaines qui permettent de se rafraîchir les pieds,
un littoral fleuri, gardé par la Trinquette à Tonton
quelques canards navigateurs,
et nous voilà sur le bateau pour Yvoire, sur la rive française.
Traversée sous un ciel d'azur vers la jolie cité médiévale de Haute-Savoie, avec son château,
gardien des lieux, édifié au XIVeme siècle par Amédée V de Savoie. Le
clocher de l'Eglise, dédiée à Saint-Pancrace, typique des clochers à bulbes qui caractérisent l'architecture religieuse savoyarde, à la fin du 19e, brille de mille feux sous
le soleil de midi.
Un chien joueur,
quelques palmipèdes assoupis
et des cygnes qui naviguent dans le petit port de plaisance, agrémentent notre visite.
Pittoresque lieu un peu trop envahi par les marchands du temple et ses hordes de touristes, dont nous faisons parti ! Nous laissons donc ce médiéval lieu et retournons dans la station
balnéaire helvète.
Nyon ayant été visitée à la vitesse de l'éclair, nous décidons de nous rendre à Genève, 3eme place financière européenne et 6eme mondiale. Cité de 190 000 habitants, la ville
helvète propose des banlieues sans charme, passage obligé, pour atteindre le centre-ville qui, malgré le célèbre jet d'eau,
reste assez quelconque. Seul le vieux Genève, autour de sa cathédrâle Saint-Pierre, semble agréable à parcourir, avec ses magasins d'art déco, ses antiques échoppes,
des galeries exposant quelques peintres du cru, Jean-Marie Boomputte et sa Crème de la Crème,
ou Le Mur de Guth Elmut,
des gemelles Harley,
sont toisées par un Brando bien accompagné.
Genève fête aussi les 500 de la naissance de Jean Calvin, prédicateur protestant qui imposera sa théologie à la ville suisse du haut de ses prêches dans
la cathédrale Saint-Pierre. Un petit détour sympathique par le clocher de l'édifice, offrant un beau panorama de la ville et nous-voilà au café du musée, nous rafraîchissant avec un
saint breuvage.
Une rouge Vespa nous rappelle l'Italie, sur la place de l'Ancien Arsenal,
un encadrement bien curieux,
et me voilà parti pour une partie d'échecs dans un des nombreux parcs de la ville alors que l'averse éclatait.
Notre nouveau gîte du Renard Bleu, en Haute-Savoie, entre Habère-Poche
et Draillant, très élégant, nous offrit un crépuscule majestueux sur le Léman .
Un petit détour par Aix-les-Bains, pour voir Greg,
qui travaille comme apprenti-cuistot au restaurant semi-gastronomique, le Papagayo, sur le port de plaisance. Un plat de moules-frites, pour Eulalia et pour moi, ce
sera une pizza géante.
Avant :
Après :
Nous entamons la digestion en longeant le beau lac du Bourget, lieu des amours larmartiniens immortalisés
dans son Lac des Méditations Poétiques, « Ô Temps, suspends ton
vol ... ».
Thonon nous siéra mieux. Colline au-dessus de l'eau, la cité balnéaire se caractérise par une topographie au fort dénivellée qui lui vaut la présence d'un
funiculaire. Un marché pittoresque, un beau brochet,
quelques cabots très singuliers,
et nous voilà devant le château de Montjoux, du XIIIeme siècle, qui s'ouvre sur la grand-place qui se prolonge par les quais de Ripaille, littorale ballade
qui nous permet d'admirer les volatiles, comme les mouettes rieuses ou les goêlands cendrés.
Un Thonon Plage délicieusement « old fashion », avec ses belles pelouses et ses élégants parasols rouges,
et voici le château de Ripaille. Construit au XIVeme siècle et destiné au duc de Savoie,
Amédée VIII, le château abritera des religieux après l'abdication du Duc. Déserté à la
Révolution Française, tombant en ruine, il fut racheté par un industriel alsacien du textile, Frédéric Engel-Gros, de Mulhouse, patron des usines DMC qui le
rénova
et le meubla dans le style art déco. Les héritiers ont vendu presque tout le mobilier, et il reste quelques parfums évoqués par Anne de Bretagne
et de verts mûriers qui attendent leur ver à soie.
Habère-Poche, petite station de moyenne montagne de la Vallée Verte, offre, aussi, quelques jolies ballades. Beaucoup partent du plateau des Moises, zone propice à l'envol de grands oiseaux blancs,
qui virevoltent dans les cieux, protégés par une solaire Vierge qui toise le col du Cou.
La ferme des Moises, fondée par un jeune
couple d'éleveur, nous offre la visite de la fromagerie et du troupeau de chèvres. Les biquettes sont avenantes,
certaines, facétieuses, commencent à entamer le chapeau d'Eulalia
alors qu'une autre commence à brouter le lacet de ma basket ...
Nous laissons nos chevrettes pour aller acheter quelques fromages de chèvre succulents.
Un petit tour par Evian, agréable cité thermale, avec l'Eglise Notre-Dame agrémentée de beaux vitraux, dont les motifs moutonniers nous changent
de l'overdose de montbéliarde !
Un parcours historique nous amène dans la rue Nationale puis vers la source Cachat, qui fut la première exploitée par la société des eaux d'Evian, gardée par un éphèbe en
tenue légère.
Un funiculaire, unique au monde car avec 6 stations,
vous amène jusqu'au Royal Hôtel qui domine la ville, avec son parc de 17 hectares. Sur les bords du Lac, magnifiquement arborés, la Palais Lumière expose Rodin.
Nous sommes à 6 198 kilomètres de New-York, où nous étions à la même époque, l'année dernière.
Nous laissons un jurassique séquoia,
qui n'inquiète guère ce pêcheur du dimanche qui taquine le gardon.
Nous filons vers les Gorges du Pont du Diable, cataracte dans laquelles la Dranse de
Morzine s'enfonce avec fureur, et nous atterissons à Abondance, village du chablais savoyard qui se distingue par sa célèbre abbaye fondée au 11eme siècle. Dans l'Eglise abbatiale, le curé d'Ars
fixe une statue papale qui bénit les visiteurs.
et le beau cloître
s'honore de fresques murales encore visibles.
Sur le retour, quelques ânes broutent la verte herbe de la Verte Vallée.