La basilique de la Major, avec ses coupoles orientales qui me rappellent celles de la Basilique San Marco, à Venise,
initiée par Eugène de Mazenod, au 19eme siècle, à une époque où le renouveau spirituel s'inscrivait dans les tissus urbains, comme le Sacré
Coeur, à Paris, ou la Notre Dame de Fourvière, à Lyon. Le quartier de la Joliette, ancien poumon industrialo-portuaire de la cité phocéenne, est en pleine
mutation. Réhabilitation des entrepôts abandonnés, tour CMA qui dresse ses 180 mètres dans le ciel marseillais.
Le vieux quartier du Panier, qui jouxte la Joliette, est toujours un savant mélange de culture, avec le musée de la Vieille Charité,
et d'identité marseillaise !
Belle expo, en ce moment, à la Vieille Charité, sur l'enfant du pays, le peintre-architecte Pierre Puget, avec quelques une de ses oeuvres. Puget était malgré
tout plus doué comme architecte que comme peintre. J'ai bien aimé la Vanité de Simon
Renard de Saint-André,
soulignant la fragilité de l'existence humaine et la futilité des honneurs terrestres. Les 4 seuls portraits de Françoise Duparc, évoque ce peuple de sans-grade qui bientôt, aspirera à plus de justice.
Félix Ziem, peintre bourguignon qui tomba sous le
charme des deux villes, et qui fit un va-et-vient continuel entre la Cité des Doges,
et l'agitation marchande du port phocéen.
Trois Raoul Dufy dont Usine à l'Estaque, en 1908,
souligne que c'est à Marseille, et plus particulièrement à l'Estaque, que le cubisme est né.
De la Vieille Charité au Pharo, il n'y a que le Vieux-Port à traverser. Edifié sous Louis-Napoléon Bonaparte, décidemment cette deuxième
partie du 19eme siècle fut un âge d'or pour la cité phocéenne, bénéficiant de l'intense commerce avec les colonies, le palais du Pharo, d'une facture classique, ne peut pas être
visité,
vaut surtout pour son panorama sur la Belle Bleue, et l'on aperçoit, tout au fond, les collines du Rove.
L'angelot qui garde la Bonne mère est toujours aussi facétieux,
et des sentinelles de béton gardent toujours les collines de Marseilleveyre.
Le panorama reste toujours sublime, du promontoire virginal,
et Greg d'Oléron apprécie ce paysage si différent de son île dans l'Atlantique.
Un petit tour dans la belle basilique de Notre-Dame de la Garde, édifice encore du 19eme, avec ses ex-votos maritimes,
et nous voilà partis vers le Musée d'Art Contemporain ou MAC, à Bonneveine.
L'art contemporain peut aller de l'oeuvre déroutante et singulière, à l'escroquerie pure et simple, comme ce coeur maçonné se résumant à un vieux pull pourri perclu d'espiagous ou à une vieille
serpière trônant comme un tableau de maître. D'ailleurs Personne, l'exposition de Christian Boltanski, à ce moment au Grand
Palais, à Paris, fait aujourd'hui polémique, et on peut se demander elle relève plus du commerce de la frippe ou de l'art ...
Une belle suprise avec ce King of Zulus, de Jean-Michel Basquiat (1984-85),
artiste de l'underground new-yorkais, peintre météoritique qui se perdit dans les paradis artificiels.
avec "Au fond" (1991), de l'artiste new-yorkais Ed Paschke, qui irise la blanche salle.
Un curieux Objet trouvé 1 (2002), de Michèle Sylvander, à l'inspiration dalienne.

Faire l'autruche serait une attitude répandue. La femelle, 1999-2000, de Lionel Scoccimaro,
qui me fait penser que ce tapis irait peut-être bien dans mon salon, sans la femme, évidemment.

Jacques Monory et son For all that we see or seem a dream within a dream (1967), qui me renvoie à mon anglais hésitant !
Greg, hébété devant ce Bird Of Paradise 1960), de Martial Raysse.

Des Machines à voir (1993), de Jean-Luc Parant, avec quelques rochers envahissant une rouge Berline,
et quelques autres machines infernales, de Richard Baquié (1985),
cet "Amore Mio" qui semble plaire à Greg !
Quelques compressions ferraillesques de César, qui ne m'ont jamais marquées,
un assemblage de cartons de Richard Rauschenberg, que j'ai connu plus inspiré,

et un torse bien poilu, Torso Front (1984), de John Coplans qui me rappelle la pilosité d'un Jean Yanne derrière une oeuvre de Nikki de Saint-Phalle.
Un singulier Canon à Paroles (2001), de Philippe Ramette, sorte de téléscope qui en guise d'étoiles, nous fait mirer des astres familiers,
et de curieuses planètes !
L' Installation, Madriz (2008) de Grégoire Alexandre,
qui jouxte une Vanité très hirstienne, du même artiste.
Allez, à la prochaine fois le MAC. Nous passons voir mon pote Eddie, un vénitien du quartier de Castello, via Garibaldi, qui s'est marié avec une marseillaise et qui tient le MAC Café, le troquet du musée!
Toujours un plaisir de passer par là, pour parler de la Cité des Doges avec un vrai vénitien supporter de l'Inter de Milan ...surtout ne lui parlait pas du Milan AC !
Voilà, de Félix Ziem à Eddie, la boucle est bouclée entre Marseille et Venise !
Allez, un petit Adagietto de Mahler ...