1984, il y à 23 ans que
j'ai vu le dernier opus de Sergio Léone, Il était une fois en Amérique. Le réalisateur italien a attendu 13 ans pour terminer sa trilogie.
Le film le plus mélancolique des 3 opus léoniens, avec un pessimisme qui caractérisait, déjà, les précédents films. Le maître italien revient sur son thème favori, la mémoire et le
temps. Ce regard émouvant sur un passé révolu, sur la fraternité d'une bande de copains, soudée par la lutte quoditienne pour la survie, dans ce quartier difficile de New York, magnifié par le
lyrisme de la musique de Morricone. Cette amitié entre deux amis, Noodles//De Niro et
Max//James Woods ; un, qui veut maintenir le groupe d'origine contre vents et marées, l'autre, l'ambitieux, qui rêve de monter les échelons de l'échelle
sociale, festoyer à la table des puissants. Entre un Noodles qui rêve d'un bonheur simple, se résignant à la fatalité de sa condition et
Max qui arrivera au sommet, en trahissant tous ses idéaux de jeunesse, il ne restera que le souvenir évanescent, d'un bonheur juvénile partagé, dans les rues crasseuses du quartier juif
de New-York, et le visage doux de Deborah, dont la grâce juvénile fuira De Niro, amour
d'adolescence, pour se réfugier sous l'aile protectrice du puissant Max.
Le regard final, d'un De Niro opiomane, perdu dans le vertige de la mémoire et s'épuisant dans un rictus hilare, promesse d'un retour à l'âge d'or de l'enfance, se dissout dans les volutes brumeuses du passé.
Mais le souvenir de la délicieuse Deborah restera à jamais.